Entendre le silence : faites le test
Des neuroscientifiques ont découvert que le silence est perçu comme un son, transformant ainsi notre compréhension auditive et ouvrant de nouvelles perspectives pour le sound design.
Une question de perception
Une étude réalisée par une équipe de chercheurs de l’Université Johns Hopkins révèle que notre cerveau traite les silences comme des événements auditifs, semblables aux sons eux-mêmes. Pour comprendre ce phénomène, les chercheurs ont réalisé une série d'expériences où ils ont demandé aux participant·es d'évaluer la durée de silences insérés dans une séquence de bruits.
Cliquez et faites le test :
Résultat : leur estimation de la durée des silences était tout aussi précise que celle de la durée des sons. Conclusion : le silence n’est pas une absence de sensation pour notre cerveau, mais un événement sonore interprété comme tel. Cela pourrait signifier que notre cerveau est toujours en état d'alerte, même face à l'absence de stimuli acoustiques.
Silence et son : un traitement similaire par le cerveau
Cette étude révèle que notre cerveau ne fait pas une distinction très claire entre le bruit et le silence. Les expériences menées montrent que lorsque nous passons brusquement d’un environnement bruyant à un environnement silencieux, cette transition est traitée par notre cerveau comme une forme de son, même si aucune vibration acoustique ne parvient à nos oreilles.
Le silence peut donc être "entendu" : notre cerveau le traite comme une expérience perceptible. Cela s'explique par la manière dont notre système auditif et notre cerveau traitent les informations sensorielles. Dans notre quotidien, notre cerveau est habitué à identifier et à analyser les variations sonores de notre environnement complexe. Le silence, qui marque un changement par rapport au bruit ambiant, est ainsi traité comme un phénomène sonore, en dépit de son apparente "absence" de contenu.
Ce traitement du silence montre que, loin d’être une simple pause dans l’activité neuronale, l’absence de son vient activer notre perception du monde et provoquer littéralement une expérience sensorielle.
Les implications acoustiques de cette découverte
Le silence est souvent recherché pour son effet relaxant. Pourtant, cette étude nous pousse à reconsidérer l’idée que le silence est un vide sonore apaisant. Si notre cerveau traite le silence comme une forme d’information sensorielle, il se pourrait que, dans un espace silencieux, notre cerveau soit sollicité par le traitement de ces absences sonores. Cela pourrait expliquer pourquoi certaines personnes trouvent les environnements très silencieux TROP silencieux, impropres à la concentration, inconfortables, voire stressants : le cerveau, constamment en quête de stimulation, réagit au silence avec une attention accrue.
Ainsi, un léger son d’ambiance de type “brouhaha feutré d’un Starbucks” peut se révéler plus propice à la créativité qu’un silence profond et anxiogène, comme le souligne cette autre étude.
Le silence, un élément essentiel de notre expérience sonore
Le silence, loin d’être un vide dénué de sens, est donc une composante active de notre expérience sonore. Nous entendons le silence, non pas simplement comme une absence, mais comme un changement perceptible dans notre environnement acoustique. Cette idée redéfinit la manière dont nous devons concevoir les environnements sonores et les espaces dans lesquels nous évoluons.
Le silence, en tant qu'événement sensoriel, souligne la complexité de notre perception auditive et ouvre la voie à de nouvelles recherches sur la manière dont le cerveau interprète le monde qui nous entoure. Il montre aussi que les sons et les silences ne sont pas des opposés binaires, mais plutôt des éléments complémentaires d'une même réalité sensorielle.
En comprenant mieux ce que signifie "entendre le silence", nous pouvons affiner notre sensibilité auditive et enrichir notre expérience du monde sonore. Ces découertes sont précieuses pour les bureaux d'études acoustiques et les agences d'identité sonore qui cherchent à développer des expériences sonores uniques pour les marques. Le silence, intégré avec soin dans la signature sonore d'une entreprise, peut devenir un outil puissant dans le marketing sonore et le sound branding, contribuant à la création d'une identité sonore mémorable et distinctive.
Simon and Garfunkel avaient donc raison : le silence a bien un son. Et grâce à Ircam amplify, vous allez pouvoir l’exploiter pleinement pour renforcer le design sonore de votre marque et créer des expériences sonores inoubliables qui résonneront durablement auprès de vos clients.
“Hello darkness, my old friend, I've come to talk with you again…”
Ces paroles emblématiques de la chanson The Sound of Silence de Simon and Garfunkel résonnent en chacun de nous. Le silence, souvent perçu comme une absence de bruit, est pourtant bien plus qu'un simple vide. La recherche récente menée par des neuroscientifiques bouleverse cette perception traditionnelle, nous invitant à explorer le silence non pas comme une absence, mais comme un véritable phénomène sonore. Dans le domaine du design sonore et de l'identité sonore des marques, cette nouvelle compréhension du silence pourrait ouvrir des perspectives passionnantes. Les bureaux d’étude acoustique, qui travaillent sur la création d'environnements sonores optimisés, doivent ainsi repenser l'utilisation du silence comme un élément clé de l’expérience sonore et de la construction d’une signature sonore.