“Vers d’oreille” : ces mélodies qui vous collent au tympan
Pourquoi certains morceaux de musique refusent-ils de nous laisser tranquilles ? Comment exploiter ce phénomène pour créer votre design sonore ?
Qu’est-ce qu’un ver d’oreille ?
Un ver d’oreille, c’est un air de musique ou une chanson qui reste en tête, qu’on le veuille ou non, qui revient encore et encore, de manière obsessionnelle, sans que l’on puisse s’en débarrasser. C’est une forme de démangeaison auditive. Le célèbre neurologue britannique Oliver Sacks appelle cela de la “musique qui colle” (“sticky music”).
[Ex : le cerveau de votre serviteur, pédant assumé, se voit régulièrement assailli par ce passage de L’Hiver de Vivaldi ou par cet extrait du Barbier de Séville de Rossini.]
L’expression peu ragoûtante “ver d’oreille” trouve sa source dans une traduction trop littérale de l’allemand Ohrwurm, mot composé de Wurm (“ver”) et de Ohr (“oreille”), qui désigne en réalité un insecte mignon : le pince-oreille.
Mais pourquoi nos oreilles en pincent pour certaines mélodies plus que pour d’autres ?
Pourquoi certains airs de musique nous tournent en boucle dans la tête ?
Dans une étude publiée en 2017, une équipe de scientifiques a tenté de “disséquer” des vers d’oreille, afin de dresser les principaux facteurs de risque qui les génèrent.
Il y a d’abord des facteurs personnels, propres à chaque individu :
- Vous avez écouté un morceau récemment et à plusieurs reprises
- Vous avez chantonné en l’écoutant
- Il correspond à vos goûts personnels
- Son écoute est associée à un moment important pour vous
Et puis il y a des facteurs “universels” qui, lorsqu’on les combine, créent ce petit truc, ce je-ne-sais-quoi qui fait les tubes et les ritournelles :
- Un tempo un peu plus rapide que la moyenne (autour de 124-128 bpm)
- Une mélodie facilement prévisible, qui commence avec des notes basses, monte vers des notes hautes, puis redescend
- Un enchaînement de deux notes séparées par un grand intervalle (une note basse suivie d’une note bien plus haute – ou inversement)
Ensemble, ces éléments forment une mélodie intéressante et singulière, mais qui reste facile à chanter. Il est alors particulièrement difficile de s’en débarrasser lorsqu’elle vous colle au cerveau et que vous la répétez en boucle intérieurement, tel un TOC.
Comment se débarrasser d’un ver d’oreille ?
Des recherches récentes suggèrent que certaines personnes trouvent certains vers d'oreille agréables. Mais nous avons toutes et tous déjà souffert d’un ver d’oreille que nous serions prêt·es à faire disparaître à n’importe quel prix. Exemple classique : Le petit bonhomme en mousse de Patrick Sébastien. (Désolé, vous allez l’avoir dans la tête toute la journée…)
Le pire, c’est que les vers d’oreille sont contagieux. Il suffit de fredonner un de ces airs pour que votre collègue soit contaminé·e. Et le transmettre à quelqu’un d’autre ne permet malheureusement pas de s’en débarrasser…
Le seul remède, d’après le professeur Philip Beaman de l'Université de Reading (Royaume-Uni), serait… de mâcher du chewing-gum !
L’acte de mâcher du chewing-gum s’apparenterait en effet au mécanisme de subvocalisation, qui consiste à parler ou à chantonner mentalement, sans rien prononcer à voix haute. En mâchouillant, vous interférez avec votre voix intérieure, avec votre mémoire à court terme et avec votre capacité à imaginer les sons : l’air entêtant vous sort enfin du crâne.
Comment créer un son inoubliable pour vos client·es ?
Vous l’aurez compris, en matière de marketing sonore, il n’existe pas de recette miracle pour créer un tube ou un jingle idéal. Les facteurs personnels limitent toujours la portée universelle d’un hit. Chaque personne à son hymne intime…
Toutefois, grâce à la méthodologie développée par le bureau d’étude acoustique de notre agence Ircam amplify, vous allez pouvoir créer une signature sonore ou une identité musicale qui colle à l’oreille et qui colle à votre image de marque.
Restons donc optimistes et tâchons de voir le ver à moitié plein :)